Vendredi 6 mai, les propriétaires du bois de Rivière (partie sud du massif forestier du Mont Touleur), accompagnés des techniciens de la CFBL (la coopérative forestière mandatée par les propriétaires) ont organisé une réunion de concertation dans le cadre de la certification FSC de cette forêt. Nous y avons été associés, tout comme l’ensemble des parties-prenantes de la gestion du massif. Le futur plan simple de gestion (document qui détermine le mode de sylviculture pour les 15 années à venir) a été présenté. Une démarche rare au cours de laquelle nous avons eu le plaisir de découvrir les choix qui s’annoncent exemplaires des nouveaux propriétaires (très différents des intentions de départ annoncées dans le Journal de Saône et Loire du 5 octobre 2021 et qui prévoyaient au minimum une dizaine d’hectares de coupes rases).
Voici ce qui est prévu en détail concernant les 199 hectares de cette magnifique forêt de feuillus :
- 20 hectares considérés comme des « îlots de biodiversité » seront en libre évolution (pas d’intervention humaine) ;
- 177 hectares feront l’objet de prélèvements à hauteur de 15 %. En clair, il y aura chaque année une coupe de 15 % des arbres sur une surface d’environ 10 à 12 hectares. L’année suivante, c’est une autre parcelle qui est concernée. Et ainsi de suite pendant 15 ans. Ce ratio est celui couramment pratiqué dans la gestion des futaies irrégulières ;
- 1 hectare d’épicéas attaqués par les scolytes fera l’objet d’une inévitable coupe sanitaire. La parcelle sera replantée en douglas et cèdre ;
- Environ 1 hectare de taillis de piètre qualité qui végète sera lui aussi coupé.
Au final, excepté deux hectares pour lesquels la coupe rase peut se justifier, c’est bien un mode de sylviculture en futaie irrégulière à couvert continu (méthode préconisée par notre association) qui a été choisi par les propriétaires. La forêt sera certifiée FSC, un engagement de gestion durable. Cette décision préserve le paysage et la biodiversité de cette composante essentielle du massif forestier du Mont Touleur.
L’association La Bresseille se réjouit de cette décision et tient à remercier les propriétaires pour leur écoute de nos demandes et préconisations, et plus généralement pour leur prise en compte de l’inquiétude des habitants de la région. Nous les considérons aujourd’hui comme des garants de confiance pour la protection du bois de Rivière.
L’écart important entre les intentions de départ et les décisions finales nous invitent à penser que notre mobilisation a joué un rôle essentiel. Nous remercions nos 120 adhérents, les 600 personnes qui se sont rassemblées sur le site le 6 novembre 2021, les 45 000 signataires de la pétition, ainsi que les nombreuses associations qui nous ont soutenus, et tout particulièrement Lucienne Haese d’Autun Morvan Écologie. Chacun et chacune a donné du poids et de la crédibilité à nos demandes.
Nous espérons que notre démarche de mobilisation par anticipation ouvre une nouvelle voie dans la lutte contre les coupes rases. N’attendons pas que l’irréparable soit commis, agissons au plus tôt dès qu’une vente de forêt est connue pour en informer les groupements forestiers citoyens (GFSFM et Le Chat sauvage), obtenir les informations nécessaires et mobiliser les habitants. Nous sommes prêts à partager notre expérience pour empêcher de futures coupes rases.
Notre association reste vigilante et mobilisée sur la zone du Sud Morvan pour s’opposer aux coupes rases et aux plantations en monoculture de résineux. Vous pouvez adhérer sur HelloAsso.
Association La Bresseille